ANALYSIS MENTOR
Guy Moreno
« Une Vision Clinique du monde des Humains et de L’entreprise »
De la Connaissance de SOI - Les 4 Cercles.

D’après « Approches de la vie intérieure » de Lanza del Vasto

J’ai choisi ce thème parce qu’il me parait essentiel de situer précisément la connaissance de soi, de la situer par rapport aux divers modes de connaissance et aux différentes disciplines qui permettent d’approcher ce thème. Ce précepte était inscrit sur le fronton du temple d’Apollon à Delphes, comme un salut du dieu aux arrivants et qui signifie que l’homme qui s’ignore lui-même ne saurait rendre au Dieu des hommages convenables ni en obtenir ce qu’il implore. On le retrouve dans les écrits de Platon, assignant à l’homme de prendre conscience de sa propre mesure sans tenter de rivaliser avec les dieux et de construire sa vie comme on construit une œuvre d’art. Il y a un tournant, car dans la culture orientale, l’Esprit était de l’ordre du mystique inatteignable (les pyramides d’Egypte que nul ne peut pénétrer, l’expression et l’attitude impassibles, énigmatiques du sphinx égyptien, alors que chez les grecs, avec Socrate, l’Esprit est réclamé comme se trouvant dans l’homme lui-même.

En effet, il existe plusieurs niveaux de connaissance de soi, plus ou moins superficiels ou profonds, d’où l’idée de les décrire sous forme de cercles concentriques autour d’un point central. Remarquons qu’aucun d’eux ne mène au point central, qui est unique et détaché et qui est le Soi.

1 - Le premier cercle est l’étude des sciences de l’homme :  L'ANATOMIE…

Toute une vie ne suffirait pas à faire le tour complet de ce cercle ni même à acquérir tout le savoir accumulé dans une seule de ces sciences. Ce n’est pas très important car le plus avancé dans l’une d’elles n’aurait pas avancé d’un pas vers le « sujet », tandis que toutes ces sciences étudient l’homme « objectivement ».  Cependant les sciences de l’homme ont leur utilité, car elles influent sur notre conduite politique et morale et nous amènent à réfléchir sur les différents aspects de notre existence et de nos relations, sans toutefois répondre au but si nous voulons savoir ce que nous sommes.

2 - Le deuxième cercle est celui de l’étude de l’Homme à travers : l’EVOLUTION de L'ART & la SYMBOLIQUE des FORMES et surtout la PRATIQUE de l’ART qui est une APPROCHE SENSIBLE de la VERITE INTIME.

C’est une science sensible et vivante de la vie, un savoir complètement subjectif. Cette connaissance peut être explicite : dans la tragédie, la comédie…Elle fournit des caractères qui permettent de déchiffrer les êtres vivants et de pénétrer la source des actions humaines.

Elle est plus profonde quand elle est implicite : dans les combinaisons de lignes, de formes, de couleurs, de valeurs, de rythmes et de sons pouvant représenter le jeu des passions et des pensées.

Pourtant l’art n’est pas en soi-même une voie qui mène à la connaissance essentielle et salutaire, mais un cercle qui tourne encore autour d’elle et peut conduire à s’en éloigner, même s’il a pu être cultivé par de grandes écoles initiatiques comme des moyens d’édification.

3 - Le troisième cercle est celui de l'OBSERVATION DE NOUS-MÊME & d'AUTRUI :

 Nous ne savons rien des autres que par rapport à ce qui se passe en nous et nous ne nous connaissons que dans le miroir d’autrui. C’est ce qu’on appelle « l’expérience de la vie ». Dans l’entreprise, dans la famille, dans les amours ou les amitiés, c’est le seul plaisir dont on ne se lasse jamais : se reconnaître en autrui. Cette expérience de la vie dresse en nous un témoin, nous enseigne le détachement nécessaire à la connaissance, nous enseigne qu’il y a quelque chose de nous chez autrui et quelque chose d’étranger en nous. Mais c’est notre personne que l’observation met devant nos yeux, ce n’est pas nous-même : celui qui se tient toujours derrière nos yeux.

4 - Le quatrième cercle s’appelle ;  CONSCIENCE ,

il faudrait le figurer comme l’enceinte du « château intérieur », comme un rempart. Cette enceinte a deux faces : une extérieure qui est morale, une intérieure qui est religieuse. La conscience morale est un cercle très solide, il érige en nous autre chose qu’un simple observateur plus ou moins curieux et perspicace : un juge.

Heureux celui qui porte en lui un juge incorruptible, celui que les torts d’autrui ne justifient pas à ses propres yeux, celui qui ne juge pas ses propres actes en les rapportant aux exemples d’autrui, mais les juge par apport à l’échelle immuable  des valeurs, sous l’œil de Dieu.

Heureux celui qui se juge avec la même sévérité qu’il juge autrui. Plus Heureux celui qui se montre sévère pour soi-même et indulgent pour les autres. Plus Heureux encore celui qui se juge et s’abstient de tout jugement sur autrui, car le jugement lui est donné pour cela : pour qu’il se corrige et se dirige lui-même.

Ce quatrième  cercle est une enceinte,  car il faut en passer les portes et demeurer à l’intérieur pour accéder à l’Initiation. Initiation signifie à la fois introduction et commencement. L’Initiation ne se fait pas aux portes de l’enceinte,  mais au centre, au point central. On peut toute sa vie militer aux créneaux et bravement monter la garde aux tours, et cependant  n’être jamais introduit au point central.

Le quatrième cercle apporte la conscience par le jugement et le jugement est une connaissance de division, d’opposition. Alors que la connaissance du point central est une connaissance par union, c’est la connaissance du Soi en soi-même, la connaissance de l’unité intime à la lumière de Dieu qui est l’Un-en-soi. On peut être parfait honnête homme sans aucune touche mystique et sans aucune notion de sainteté. Mais on ne peut être saint sans notion  ou discrimination de ce qui est honnête. Il existe un au-delà du bien et du mal, mais il se trouve Au-dedans et au Milieu et en fin Au-Dessus du Point Central.

L’art suprême de se saisir et posséder soi-même, de devenir et d’être soi-même est une chose simple. Car rien n’est plus accessible que moi pour moi. C’est la simplicité, la simplification des mœurs, l’humilité, le renoncement aux ambitions, aux intrigues, aux artifices, aux mensonges,  la piété, la droiture, le rappel fréquent, le recueillement constant, l’oraison mentale et la concentration qui nous mènent directement à saisir le moi qui est le premier pas dans la nuit mystérieuse du Mystère.

Dans l’Evangile de Jean : « Que tous soient Un comme toi Père tu es en moi et moi en toi. Qu’ils soient Un eux aussi pour que le monde croie que tu m’as envoyé. Moi je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée pour qu’ils soient Un comme nous sommes Un, Moi en eux et Toi en Moi." (Texte choisi par Guy MORENO - Clnicien d'Entreprise)

Catégorie : Reflexion édité le 04 Nov 2013 à 15h31.
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